Je participe aujourd'hui à la journée d'études Échanges et confrontations entre sciences de l'information et de la communication et sciences du langage, à Metz. J'y parle d'espace public, d'Habermas et de la manière dont « son » concept a été approprié en France et dans les pays anglo-saxons.

Il s'agit d'une « journée délocalisée » de l'Association des sciences du langage. Elle est organisée par mes collègues Angeliki Monnier et Guy Achard-Bayle, son programme est ici.

Ci-dessous les slides, et ici pour les avoir en plein écran (déplacement avec les flèches, d'abord vers le bas tant qu'on peut, puis vers la droite).

Ce vendredi 24, je suis à la pre-conference ICA Riding or Lashing the Waves: Regulating Media for Diversity in a Time of Uncertainty, pour présenter le travail réalisé avec Emmanuel Marty et Nikos Smyrnaios sur le recours au financement participatif dans les médias français.

La journée est une coorganisation franco-étatsunienne. De ce côté de l'Atlantique, Sorin Adam Matei (College of Liberal Arts, Purdue University, Chicago). Du nôtre, Franck Rebillard, Francois Moreau et Fabrice Rochelandet, du Labex ICCA (Universités Paris 3 Sorbonne Nouvelle et Paris 13). Elle se déroule à Washington, dans l'impressionnant bâtiment du National Press Club.

Ci-dessous les slides, et ici pour les avoir en plein écran.

The slides are below, and here in full screen.

Très heureux d'intervenir ce matin au Regroupement annuel des professeur·e·s documentalistes de l'académie de Reims, à l'invitation de Valérie Scholtès (merci !). Voici ma présentation, à retrouver également ici pour le plein écran

On navigue avec les flèches en bas à droite (ou avec le clavier), d'abord de haut en bas puis de gauche à droite. Vue d'ensemble avec O, retour avec Échapp.

Les chemins de la pointe de Pen-Hir, sur la presqu'île de Crozon, le 28 août 2014

Les chemins de la pointe de Pen-Hir, sur la presqu'île de Crozon, le 28 août 2014


Je reviens de quelques jours passés à Camaret-sur-Mer, où je participais au programme intensif Erasmus Production de l'information et pratiques journalistiques en Europe (site officiel, travaux des étudiant-e-s). J'y étais invité par son directeur Jacques Guyot, qui fut aussi mon directeur de thèse, et dont l'accueil chaleureux est à recommander. Pour ce qui est du travail, j'ai animé deux séminaires dont voici les diapos (en anglais).
Le premier était consacré aux médias en Turquie, d'un point de vue historique, économique et juridique. Il ne s'agit pas de recherches personnelles, mais du résultat de lectures et de rencontres entamées lors de mon séjour à Istanbul en 2012-2013, et mises à jour pour l'occasion — la composition des groupes médiatiques bouge beaucoup en Turquie, et ce n'est pas toujours évident de suivre. Ce qui change moins, c'est le mauvais sort fait aux journalistes et à la liberté de la presse… Merci notamment à Ceren Sözeri pour m'avoir initié à ces questions complexes.

Le second séminaire était en revanche tiré de mes recherches sur l'espace public et les médias locaux. Il s'agit essentiellement d'un résumé en anglais d'une partie de ma thèse reprise dans mon article « Presse locale : un média de diversion » paru dans Réseaux. Pour les lecteurs francophones, le seul avantage des diapos sur l'article est que les graphiques y sont lisibles et en couleurs.

L’Institut français d’études anatoliennes (IFEA) vient de mettre en ligne l’enregistrement du séminaire commun avec l’Université Galatasaray, auquel j’ai apporté ma contribution le 26 avril dernier. J’en profite donc pour partager ici les diapos de ma présentation.
Merci à Benoît et toute l’équipe pour l’accueil, et aux participants pour leurs questions.

Et pour écouter l’enregistrement directement ici :
[audio: http://www.ifea-istanbul.net//images/stories/audio/26042013_ballarini2.mp3]

Où (en) est la critique en communication ?Dans une semaine, je serai à Montréal pour participer au colloque international « Où (en) est la critique en communication ? », dont j’avais diffusé l’appel à communications ici, qui est organisé par le Gricis et se déroule dans le cadre du 80e congrès de l’Association francophone pour le savoir.

Le menu est aussi alléchant que riche : il n’y a que deux jours, et souvent trois ateliers en parallèle… les choix vont être difficiles… Tous les détails sur le programme en PDF ou sur le site du colloque, d’où sont accessibles les résumés de toutes les communications. J’interviendrai pour ma part lundi 7 mai en début d’après-midi, dans l’atelier C consacré à « La communication entre espace public et idéologie ». Voici le résumé de ma communication :

Lire la suite de

J’interviendrai vendredi, sur le thème « Pourquoi lire la presse régionale aujourd’hui ? », lors du colloque Les mutations de l’information et des médias locaux et régionaux : économie, contenus, usages et pratiques professionnelles. Ça se passe à Toulouse, et c’est organisé par le Lerass. Je participerai à un atelier animé par Denis Ruellan, où l’on pourra également entendre Christian Lamour sur les usages de la presse quotidienne au Luxembourg en fonction de l’appartenance communautaire, Benoît Lafon sur le modèle d’information proposé par le 19/20 de France 3, et Julien Auboussier sur les différentes échelles du local. Le programme complet est des plus intéressants. Et, puisqu’il y a en général deux, voire trois ateliers en parallèle, cela va être une douleur de choisir dans quelle salle s’enfermer et quelles communications manquer… En attendant et en l’absence de pauvre point, voici le résumé de mon papier.

Pourquoi lire la presse régionale aujourd’hui ?
Loïc Ballarini, 21 octobre 2011

« Merci aux 8 Costarmoricains sur 10 qui nous lisent », proclamait cet hiver une campagne publicitaire d’Ouest-France diffusée dans les Côtes-d’Armor. Malgré un déclin continu de ses ventes, la presse quotidienne et hebdomadaire régionale demeure la forme de presse d’information la plus lue, loin devant les quotidiens nationaux et les news magazines. Pourquoi lit-on aujourd’hui la presse locale ? Pour quelles raisons et qu’y recherche-t-on ?Quelle est la place de la presse régionale dans l’espace public recomposé des régions ?

À partir d’entretiens avec des lecteurs de la presse locale bretonne et d’une analyse de contenu de celle-ci, ce travail, issu de ma thèse, montre une grande stabilité dans les motivations de lecture des journaux régionaux. Tout d’abord, on ne choisit pas son journal, même quand il existe encore une concurrence : on en hérite le plus souvent la lecture de ses parents, et cette habitude a tendance à se renforcer au cours de la vie, rendant extrêmement rares les cas où un lecteur change de journal. Les autres formes de choix sont elles aussi des non-choix, lorsque l’on doit lire tel journal pour des raisons professionnelles, ou que l’on se contente de celui que l’on trouve au café ou au restaurant universitaire.

Il existe ensuite deux manières de lire un régional. Une lecture géographique, qui renvoie aux différentes échelles de la vie quotidienne, au découpage des journaux locaux et aux correspondances plus ou moins évidentes entre ces deux feuilletés spatiaux. S’il apparaît que chacun cherche à retrouver « son » local dans le journal, il apparaît aussi que chacun a une conception du local qui lui est propre. Ceci, ajouté à la complexification constante des niveaux administratifs infra-nationaux, a pour résultat une double confusion : les lecteurs aux repères bousculés ont plus de mal à se retrouver dans une presse régionale qui ne semble plus capable de proposer un contenu adapté aux évolutions des territoires qu’elle couvre.

Quand elle n’est pas spatialement différenciée, la lecture du régional est thématique : on y recherche des infos-services, l’agenda des sorties, les résultats sportifs, les avis d’obsèques, ou bien encore la confirmation d’un fait que l’on connaît déjà par ailleurs. Dans un cas comme dans l’autre, la presse régionale apparaît loin de la mission d’animation de l’espace public local qu’elle revendique. Elle n’en participe pas moins au maintien d’un lien social élémentaire, qui passe par la transmission des informations pratiques et des menues nouvelles. Ce lien, qui ne suffit pas à lui seul à porter le débat sur les enjeux d’intérêt général, en est toutefois une des conditions de possibilité. La presse régionale n’est pas l’espace public à elle seule, mais elle en demeure un élément. Les autres médias (télévisions et radios locales, et de plus en plus internet, à la fois concurrent et complémentaire en termes d’usages) doivent également être pris en compte. Mais pas seulement : les conversations et interactions, directes ou médiées, qui ont lieu quotidiennement ou plus épisodiquement, jouent un rôle au moins aussi important que les médias dans l’échange des idées et des nouvelles, qui est au cœur des espaces publics contemporains.

Si l’étude des mutations de l’information et des médias locaux ne peut se passer de celle de leurs publics, cette dernière ne peut non plus se limiter à des questions classiques de réception. Les recompositions des espaces publics régionaux, dus aux bouleversements médiatiques et à l’évolution sociale, impliquent d’ouvrir la conception de l’espace public aux échanges quotidiens, dont la finalité n’est pas nécessairement politique (Arendt1), ainsi qu’à l’articulation entre les échelles de territoire (Lacoste2), et finalement aux processus de socialisation (Elias3, Percheron4), dont le local est le lieu privilégié.

  1. Hannah Arendt, 2002 (1958). Condition de l’homme moderne, Paris : Pocket, coll. « Agora », 406 p. []
  2. Yves Lacoste, 1985 (1976). La géographie ça sert, d’abord, à faire la guerre, Paris : La Découverte, coll. « Fondations », 214 p. []
  3. Norbert Elias, 1997 (1987). La Société des individus, Paris : Pocket, coll. « Agora », 303 p. []
  4. Annick Percheron, 1993. La socialisation politique, Paris : Armand Colin, coll. « U », série « Sociologie », 226 p. []